Le nouveau film de Bruno Dumont : « Camille Claudel 1915 »
Réalisateur naturaliste qui est apparu dans les années 90 avec toujours des films difficiles et particuliers. Celui-ci aussi.
Hiver 1915, Camille Claudel, sculpteuse, est internée par sa famille car elle n’aurait plus toute sa tête après sa rupture avec le peintre Rodin. Dans 3 jours, son frère, Paul Claudel (l’écrivain) doit venir la voir et sans doute la sauver…
Projet à la Dumont : Juliette Binoche veut travailler avec lui ; il ne sait pas sur quoi (hormis de filmer une femme dans sa solitude) ; il lit un livre sur Camille Claudel et Paf ! Inspiration.
Et comme c’est du Dumont, on va pas faire comme tout le monde.
Filmer Binoche ne faisant rien dans un vrai hôpital psychiatrique, au milieu de vrais malades et d’infirmières qui vont jouer les sœurs et tout le monde appelle Juliette, Camille pour éviter des fausses prises.
Binoche est une actrice et comme tous les acteurs, ils ont souvent besoin à tort d’un texte à défendre ; hors, Dumont n’aime pas les dialogues, il aime l’improvisation.
Le projet allait être aventureux.
Mais en même temps, la mère Binoche a travaillé avec Kieslowski (sur « Bleu »), avec Haneke (sur « Code inconnu » et « Caché »), bref, elle devrait pouvoir se défendre.
C’est vrai qu’elle ne fait pas grand-chose à l’écran mais elle respire la douleur (et nous la passe la salope), l’ennui et l’attente (ça sent les prix ça et Juliette est une bonne bête à concours).
Grande scène de dialogue entre elle et son frère joué par Jean-luc Vincent (qui m’est inconnu mais qui a déjà joué un peu et qui joue exactement comme Luchini (même intonation – c’en est étrange, c’est son fils ou quoi ???).
C’est froid, douloureux, et quand on nous dit dans le générique final, que ce calvaire attendit la pauvre Camille pendant 30 ans avant de mourir, y’a de quoi d’venir dingue et d’aller à l’asile….
Bon film !!!