Damonx
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 21/02/2008
| Sujet: " Stoker " Jeu 16 Mai - 9:19 | |
| Un film américain réalisé par un asiatique : « Stoker » par Park Chan-Wook. Le réalisateur coréen de la trilogie de la vengeance « Sympathy for Mr vengeance » - « Old Boy » (son plus gros succès, très mérité) – « Lady Vengeance » (avec un des plus beaux génériques du cinéma). Ses 2 derniers films (« je suis un cyborg » et « Thirst ») étaient indéniablement moins bons. Premier film américain de cet auteur qui a pris son temps et qui a été séduit par le scénar d’un acteur Wentworth Miller, le héros de « Prison Break » qui s’est fait un peu oublier depuis. Son scénario est devenu très alléchant à Hollywood et c’est Park qui l’a raflé.
Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India Stoker, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi.
Pour que la mayonnaise se fasse, vaut mieux pas trop en savoir. On peut dire que le film est inspiré de « L’ombre d’un doute », un film mineur de Hitchcock, en lui ajoutant presque une aura fantastique et résolument morbide (le nom « Stoker » n’est pas choisi au hasard, mais plutôt comme une référence à Bram Stoker, le créateur de Dracula ; c’est aussi une histoire sur l’emprise et l’influence). C’est l’histoire d’une naissance (pour la jeune fille), d’un passage de relais pour cet oncle. C’est aussi l’histoire d’un couple à trois, car la dimension érotique est fortement présente. Et puis comme le réalisateur s’en est fait une spécialité, l’histoire est aussi un projet de vengeance comme vous pourrez le comprendre à la fin.
Un superbe travail au nouveau de la réalisation : le réalisateur étant reconnu comme frondeur et amateur de l’ultra-violence, il exulte ici à dépasser ceci pour élaborer plutôt un style feutré, il avance comme l’oncle, à tâtons. De superbes transitions, des cadres particuliers, une lumière fantomatique (celle de son Chef Op habituel). Et puis quand même une certaine violence et un érotisme trouble.
Un trio pour un casting : la star est Nicole Kidman dont le rôle est une peu en-dessous, mais il faut le dire, elle est bouffé par le couple Matthew Goode (qui jouait Ozymandias dans « Les Watchmen ») félin, carnivore, vampirique presque et Mia Wasikowska (qui jouait Alice dans le film du même nom de Tim Burton ; qui ne m’inspire pas vraiment tant pas son physique que par son jeu). Elle se révèle réellement dans ce rôle, ne me plaît toujours pas physiquement même si le réalisateur arrive à la sublimer par la photographie la rendant presque maléfique parfois. Son rôle est dense, à multiples facettes et se métamorphose complètement (c’est même le thème du film).
Au final, cela pourrait donner une suite tant le personnage d’India est devenu charismatique. Jouissif, amoral, excitant, sombre, le film dépasse allégrement sa référence hitchcockienne. Bon film !!!
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