Damonx
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 21/02/2008
| Sujet: " Only God forgives " Ven 31 Mai - 16:34 | |
| Le nouveau film de Nicolas Winding Refn : « Only God forgives ». C’est évidemment le réalisateur de « Drive » qui avant dans son propre pays (le Danemark) avait réalisé la trilogie « Pusher », puis « Bronson », « le guerrier silencieux » avant de devenir une bête à concours avec « Drive » (prix de la mise en scène). Incontestablement le prix qui lui correspond comme pour notre nouveau film.
À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue. Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy; le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers. Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics.
Le pitch semble nous donner un film assez clair mais le film ne l’est pas comme tous les films de Refn. De l’histoire, nous n’en avons que peu les tenants et les aboutissants, cela n’intéresse pas Refn. D’où comme dans « Drive » et ses autres films, des scènes se suivant avec des liens assez tenues, très peu de dialogues. Bref, le film peut sembler au fur et à mesure assez abstrait (ce qu’il est définitivement). « Drive » donnait à penser à un polar dérivant, ici, nous avons plus à faire à un film de samouraï dérivant (au risque de se noyer ; le film est en équilibre toujours ; je le trouve réussi mais d’aucun pourrait penser le contraire). Je serais tenté de dire qu’importe le sujet ; seule la mise en scène compte.
Petit budget par rapport à « Drive » (qui était déjà un budget moyen), tourné à Bangkok, le film a toujours une photographie superbe, un sens du cadrage, du langage cinématographique (ha ces travellings panoramiques) cher à notre réalisateur. Un filmage très froid de la violence, peut-être plus prononcée que pour « Drive » déjà bien costaud pourtant. Visuellement, le film fait très asiatique, peut rappeler des filmages proches comme ceux de Kitano et je trouve alors que le réalisateur a trouvé son style, il est en fait un réalisateur asiatique (son « Guerrier silencieux » sur les vikings faisait plutôt penser à un film de samouraïs et celui-ci emprunte de nombreuses séquences référentielles), c’est un faux danois.
Les acteurs jouent des archétypes : Ryan Gosling (le héros de « Drive » revient donc même si cela n’aurait pas du être lui)) joue Julian, un personnage qui a du mal à trouver sa place ; Kristin Scott Thomas joue sa mère « salope de service – serpent venimeux » avec délectation (un de ses plus beaux rôles) et il faut parler de l’acteur thaïlandais Vithaya Pansringarm qui joue ce policier-God avec un charisme dingue entre un malade mental et un prêtre compatissant (pas incompatible donc).
D’une histoire presque classique, le film dérive vers un « truc » presque fantastique, avec une ambiance trouble, malsaine, brutale et tellement intrigante. Mais gare, à devenir trop abstrait, le réalisateur risque de se perdre. Bon film !!
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