" Le Caméléon "

Un polar psychologique américain fait par un français : « Le Caméléon » de Jean-paul Salomé.
Réalisateur pas terrible : « les braqueuses » en 1994 est son premier film ensuite « Restons groupés » (surtout à l’extérieur de la salle) en 1998 ; « Belphégor » le propulse on ne sait où tant le film est vraiment inférieure à la série légendaire ; « Arsène Lupin » qui suit en 2004 est la bonne purge (je ne l’ai pas vu exprès et je l’ai même raté à la télévision il n’y a pas longtemps et de façon totalement délibéré). En 2008, c’était au tour des « femmes de l’ombre » avec un beau casting féminin : pas vu mais j’aurais voulu.
Vous avez compris, cela ne semble pas le réalisateur à suivre alors pourquoi aller voir ce nouveau film car une actrice m’intéresse dedans (bah oui, les filles vont bien voir des films avec leurs acteurs préférées et bien moi, c’est avec les actrices et c’était pour Famke Janssen mais j’y reviendrais).
Un film tiré d’une histoire vraie et d’un livre de Christophe d’Antonio.

En Espagne en 2000, un jeune homme alerte les autorités, il dit s’appeler Nicholas Mark Randall, être américain et avoir été enlevé par une secte 4 ans plus tôt. La police est dubitative mais sa sœur, alertée, le reconnaît et le ramène aux USA, où sa famille semble le reconnaître.
Le FBI est alerté et trouve ce retour étrange ; l’agent Jennifer Johnson va enquêter pour savoir si ce jeune homme n’est pas un imposteur, un caméléon.

Je vous enlève une part du mystère encore qu’il n’y en a pas : c’est bien un imposteur, il a été condamné pour ça, il est connu pour ça (une trentaine d’identité). L’intérêt du film est ailleurs, c’est plus une peinture de la famille, particulièrement abjecte qui nous est faite. De plus, on peut rajouter une quête policière sur 2 époques (en 2000 et en 2006 : je croyais que cette phase était dans le passé (je pensais que l’histoire principale était dans l’actualité et raté, c’est le passé) d’où mon étonnement quand la vérité se fit jour – doublement surpris le phiphi dans le bon sens du terme).
2006 est plus centré sur l’agent du FBI ; 2000 sur tous les protagonistes.
Des faits avérés mais aussi des libertés prises par le réalisateur fait qu’on entre réellement dans l’histoire, jamais bien élucidée réellement.

Une réalisation propre, pas trop française, pas trop maniéré, le film coule de source, pas de déballage intempestif : on pourrait dire presque le meilleur film de Salomé. L’histoire avance avec ses personnages.

Le héros est joué par Marc-André Grondin que j’avoue méconnaître, il joua dans « C.r.a.z.y. » que j’ai pas vu, il fut vraiment découvert en 2008 avec le film « Le premier jour du reste de ta vie » pour lequel il reçut le César du Meilleur Espoir Masculin mais pas par moi (j’ai totalement ignoré ce film ; faute à moi mais c’est comme ça). Puis il aurait joué dans la seconde partie du « Che » mais comme je dormais déjà dans le 1… Prestation plutôt bonne, il joue bien de l’ambiguïté du personnage mais il est bouffé par d’autres acteurs à mon avis. Surtout par sa mère (fausse donc) jouée incroyablement par Ellen Barkin (« Le flic de mon cœur » ; « Mélodie pour un meurtre ») qui n’hésite pas s’enlaidir (elle qui a une beauté particulière) ; elle a les scènes les plus dures, les plus fortes émotionnellement ; elle bouffe tout le monde dans celles-ci : presque une révélation, cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu comme ça.
Sa sœur (fausse donc) est joué par Emilie de Ravin qu’on a découvert dans « Lost » (elle y joue Claire), elle n’est pas mal.
Et puis ma préférée, Famke Janssen, qui jouait la méchante James Bond girl de « Goldeneye » (qui fout une raclée mémorable à 007) et la super X-woman Jean Grey dans les 3 « X-Men » ; un transsexuelle troublant dans la série « Nip Tuck » : elle est ici la flic du FBI, tenace mais douce et compréhensive tout en étant obsessionnelle. Si en plus elle est belle alors que demande le peuple (faut pas lui demander, on sait jamais).

Résultat, un film efficace, un peu embrouillé (mais peut-être que pour moi), des beaux personnages et de bons acteurs : ma foi, un bon Salomé, et oui, on n’y croyait plus….
Bon film !!