" Repo men "

Un film de Science-Fiction mi-figue / mi-raisin : « Repo Men » de Miguel Sapochnik.
Premier film du jeune homme habitué plus généralement par des clips ou des courts-métrages.
Le film est l’adaptation du roman d’Eric Garcia (qui ??) du nom de « The repossession Mambo » sorti en 1997, un roman de cyberpunk qui doit aux pères que sont Philip K. Dick et William Gibson.

Dans un futur proche, la quête d’organes pour les greffes est finie. Une société, « L’union » produit des organes artificiels à un prix exorbitant ; quand le greffé n’a toujours pas payé le règlement de solde au bout de 3 mois, la société envoie alors un « Repo Men » pour récupérer l’organe sur la victime vivante qui se trouve d’ailleurs moins vivante à la fin de l’opération.
Remy est un de ces « Repo Men » et durant une de ses missions, il est blessé et se réveille avec un de ces organes artificiels dans le corps. Le compte à rebours est déclanché : arrivera-t-il à payer ?

Un film qui a des réussites et des poussières dans l’organe artificiel…
Le sujet est assez sympas sans être totalement inédit mais le cynisme de la société est assez ahurissant : une dérive de notre beau système donc critique.
Mais pas vraiment car surtout du divertissement donc une violence outrancière irréaliste. Le film se situe entre 2 chaises et faut être fort pour assumer le tout. Le seul qui a réussi ce cas de figure est le célèbre hollandais Paul Verhoeven et notre réalisateur n’en a pas la hargne.
Le sujet du film paraît neuf pourtant la narration fait penser incroyablement à « Minority Report » (un flic arrêtant des criminels avant qu’ils ne commettent leurs actes grâce à la technologie est coincé par son système qui prévoit qu’il va devenir lui-même un criminel). Ici, on a le même système. Et le déroulement est quasi identique donc la surprise est à oublier.
Vous allez me dire, si c’est bien fait, c’est pas grave mais voilà Sapochnik n’est pas Spielberg d’autant que le film, s’il est sérieux, arbore un ton de comédie pour faire passer sans doute l’ultra-violence. Et vous me connaissez : ce ton n’est pas le mien et Verhoeven ferait mieux passer la pilule.

Si des bonnes idées de scripts mais narrativement assez mal arrangées, c’est le même genre visuellement : des moments de pures folies comme le massacre dans le couloir rappelant un mélange de « Hitman » et surtout de « Old Boy » (le panoramique dans le couloir où le heros se bat avec un marteau contre une bonne vingtaine de combattants). Un hommage peut-être. Mais le reste est assez fade.

Des comédiens peu habitués à genre de films : Jude Law est le héros (il jouait dans le nouveau « Sherlock Holmes » dernièrement qui s’apparentait plus à un film d’action crétin, normal puisque de Guy Ritchie ; il va se spécialise notre Jude) et la pilule passe, il est crédible. Forrest Whitaker est son collègue et évidemment son chasseur à un certain moment, c’est le sidekick, noir de surcroît avec les blagues (presque une caricature donc de par ce fait). On rajoute 2 femmes : Carice Van Houten (exceptionnelle dans « Black Book » de Paul Verhoeven (tiens !), bien terne ici et Alice Braga (vue dans « La cité de Dieu », « Je suis une légende » et en ce moment dans « Predators ») qui a plus de personnalité mais le potentiel du personnage n’est pas assez utilisé.

Au final, un film qui ne ressemble pas du tout à « Bienvenue à Gattaca » (je le prévoyais plus dans ce genre de SF projective et intelligente), Jude Law y jouait. Non je me ramasse plus avec un film qui a de bons moments, avec des idées de départ assez innovantes mais au final, tout est téléphoné. Certains journalistes parlent de films typiquement eighties ou nineties, c’est sans doute pas faux, ça sent du « Total Recall ». C’est regardable ; j’ai pas découvert un grand réalisateur avec une grande vision ; faudra faire mieux la prochaine fois s’il y a…

Bon film !!!