" Inception "

Le nouveau Christopher Nolan et encore un grand film : « Inception ».
Réalisateur-auteur qui progresse toujours un peu plus à chaque film avec toujours une base scénaristique très rigoureuse.
Ce nouveau film était en gestation depuis longtemps, c’est lui qui en a écrit le scénario original comme pour son premier film « Following, le suiveur » (plutôt bien d’ailleurs). On l’a surtout découvert avec le monstrueux « Memento » (d’après un livre de son frère, Jonathan, qui est l’autre tête pensante du duo ; ils ont scénarisés tous les autres films de Christopher). Son parcours rigoureux l’a amené à reprendre la licence « Batman » mise à mal depuis longtemps et l’a remonté à un niveau assez exceptionnel.
En attendant le « Batman 3 », ce nouveau film va nous laisser une nouvelle fois assommée devant tant d’intelligence et de force.

Dom Cobb est un voleur confirmé, le meilleur dans « l’extraction » (« inception » in english) : le vol de secrets au plus profond de l’inconscient pendant que la victime rêve ; le voleur s’introduit alors dans son esprit et rêve avec lui tout en ayant un contrôle sur son parcours.
Cobb est le meilleur mais il a tout perdu dans ses actes : sa famille, son âme.
Un nouveau contrat : non pas voler mais introduire une idée dans l’esprit du fils d’un grand magnat pour qu’il ne suive pas la voie de son père. Cobb prépare son équipe et la mission la plus difficile de sa carrière : créer un labyrinthe de rêves (les rêves emboîtés). Pourra-t-il sortir à temps de cet esprit ???

Des films sur des explorateurs des rêves, il y en a quelques uns, souvent dans le domaine de l’horreur (rêve et cauchemar sont assez proches) comme « L’expérience interdite » de Joel Shumacher qui a du beaucoup vieillir ; on peut parler aussi des « Freddy ». Ce qui ressemble le plus à notre film est une série des années 90 : « Sleepwalker » où une équipe essaie de sauver des gens coincés dans leurs rêves.
Dans « Inception », rien n’est simple comme pour tous les films de Nolan : un concept dont il faut comprendre les mécanismes, une intrigue sur plusieurs narration, des personnages tiraillés par leur passé (on dirait « Memento » n’est-ce pas ; mais vous pouvait suivre cette base sur tous les films de Nolan même les Batman qui pourraient sembler les plus simples et bien pas tant que ça.
Sans vous dévoiler les intérêts du film (cela serait dommage), il est agréable de voir que cet auteur sait construire ses films pour que la progression dramatique nous prenne à la gorge dans les 2 derniers actes. Ici c’est assez complexe, on s’y perd un certain moment mais c’est normal, les personnages sont eux-même perdus dans les rêves car au plus fort du film, nous sommes dans 4 narrations à la fois (réalité + 3 rêves) qui ont des jonctions originales. Cela rappelle la narration parallèle utilisée sur le « Dark Knight » : progression d’Harvey Dent, le chevalier blanc vers le criminel Double-Face ; progression de Bruce Wayne vers le Batman répudié et criminalisé et finir comme le Dark Knight, le chevalier noir donc.
La narration est ici beaucoup plus complexe, ne sert pas les mêmes intérêts dramatiques mais comparé à tout pleins de films grand public bien vides et fades, on peut dire que dans les films de Nolan y’a de la matière.
Même chose quand aux personnages qui sont toujours plus qu’une idée et un visuel : leurs affects sont importants et dirigent leurs vies.

On sent que Nolan s’est fait aussi un petit plaisir avec ce film d’aventure, d’action, de thriller, d’espionnage : créer différents mondes (correspondant aux rêves des personnages qui sont une reconstruction du réel avec néanmoins des possibilités d’irréalités des lois de la physique) : on sent des moments très 007. un film bouillonnant d’idées visuelles, de rythmes (du fait de la narration multiple) et des scènes d’action bien mieux découpées et excitantes que pour les 2 « Batman » (l’élément le moins réussit dans ces 2 films).

Un Leonardo DiCaprio plutôt bon ici (vu que je ne suis pas un fan invétéré de l’acteur) ; Cillian Murphy (l’Epouvantail dans les 2 Batman) n’est peut-être pas assez mis en avant alors qu’un personnage important. D’autres acteurs dans l’équipe sont assez charismatiques mais ne me disaient pas grand-chose. 2 femmes pour finir le casting : Marion Cotillard pour sa carrière internationale, qui concilie ici un rapport avec la France, des scènes ont été tournées à Paris et la petite Ellen Page qui monte toujours et encore (du fait de sa bouille craquante et de son très grand jeu) tel une Nathalie Portman avec des rôles qui sont assez reconnus en particulier dans « Juno » (un Golden globe pour le rôle).

Au final, un très grand film, jouissif au possible qui demande agréablement de le revoir pour trouver des liens non vus la première fois, essayer d’aller plus vite dans l’intrigue et surtout une grande fin qui ne met pas les points sur les « I ».

Bon film !!