" Cellule 211 "

Un film de prison : « Cellule 211 » de Daniel Monzón.
Réalisateur espagnol, ex-journaliste-critique cinéma, il a commencé en 1994 en tant que scénariste et réalise son premier film en 1999 puis 2 autres films qui ne me disent absolument rien tout comme son nom. Son 3ème film a remporté le prix du public au festival de cinéma fantastique de Lund (en suède évidemment…).
Mais c’est résolument avec notre film qu’il va se faire remarquer et c’est déjà commencé : 8 Goya (meilleur film ; meilleur réalisateur ; meilleur acteur (pour le grand méchant) ; meilleur second rôle féminin (la femme du héros) ; meilleur révélation masculine (pour le héros) ; meilleur adaptation ; meilleur montage ; meilleur son.) contre les 7 d’« Agora » (le film d’Amenabar) et d’autres prix dans le monde.
Un grand film ? On le compare au « prophète » de jacques Audiard (9 césars).
Enfin, le film est l’adaptation du roman de Francisco Perez Gandul, journaliste, paru en 2004.

Juan est un jeune maton, qui, par zèle, rend visite à la prison un jour avant son affectation. Sa bonne volonté ne sera pas récompensée : c’est justement ce jour là que les prisonniers du quartier de Haute Sécurité choisissent d’organiser une mutinerie. Une seule chance de survie s’offre à lui : se faire passer pour un prisonnier nouvellement incarcéré.

Récemment, je vous avais parlé d’un autre film de prison « Dog Pound », on pouvait dire de celui-ci qu’il était social ; « Le Prophète » d’Audiard était presque un film à thèse (même si Audiard n’aime pas le mot) ; notre film est plus un film de genre et se rapprocherait d’un thriller.
Par là-même, il en a les qualités avec une tension jusqu’à la dernière minute pour notre héros prisonnier malgré lui ; son sujet est assez fou pour que l’on y croie (d’où des détails peu concevables mais qu’on acceptera) et les personnages tout aussi faramineux.
On est donc loin d’un « Prophète » ; le film n’est pas sur la même ligne mais il colle bien à la sienne en suivant ce personnage qui s’adapte pour survivre au contact de « loups affamés » et à la gestion de cette crise vis-à-vis de la population (ce qui nous vaut une pique sympas vis-à-vis des politiques et de tout autre autorité). Je ne vous dirais pas comme ça finit, je ne vous rendrais pas service.

Visuellement, tout aussi âpre dans la réalisation et réaliste (filmage dans une vraie prison et concours de vrais prisonniers). Le film est violent mais ne fait pas l’étalage graphique de celle-ci ; on est plus dans le suspense, la tension psychologique.

Comme acteur, un seul pourrait nous être connu : c’est Carlos Bardem qui est le grand frère de Javier Bardem (mais si : « No country for Old Men » et « Vicky Christina Barcelona » avec d’ailleurs sa compagne la Penelope ; le salaud !!!) ; on a pu le voir sans bien savoir qui il était dans « Perdida Durango » d’Alex de la Iglesia, dans « Les fantômes de Goya » de Milos Forman (avec son frère d’ailleurs) et dans « Che – 2nde partie » mais nous nous étions déjà endormis dans la première partie du diptyque de Soderbergh.
Les récompensés : Luis Tosar joue donc le méchant (le chef des prisonniers), un petit musclé, crâne rasé, un bouc bien fourni ; sa voix est un peu comme coincée dans sa gorge (pour un méchant…) mais prestation assez puissante presque Rock Star (il a joué dans le « Miami Vice » de Michael Mann). Marta Etura est la femme du héros (mais est la compagne de Tosar dans la réalité mais pas de rapport avec le film), elle est assez séduisante tout en étant enceinte. Quand à notre héros, Alberto Amman, bonne gueule, jeu naturel, il a de l’avenir et déjà un Goya. Un bon casting.

Et un bon film bien prenant, fort et divertissant également.

Bon film !!