" City of life and death "

Un grand film de guerre : « City of life and death » de Lu Chuan.
Il débute au cinéma en 2002 avec « The missing Gun » (ça ne me dit rien), poursuit en 2004 avec « Kekexili, la patrouille sauvage » avec lequel il remporte plusieurs prix internationaux (le nom du film me dit quelque chose, est-il arrivé à Tours…)
Pour son troisième film (notre film donc) titré originellement « Nanjing, Nanjing », il a reçu le coquillage d’or (y’a de ces prix quand même) au festival de cinéma de San Sebastian mais surtout a été un succès critique et public en Chine ; il fut second au box-office après « Les 3 royaumes » de John Woo (autre film de guerre).

Seconde guerre sino-japonaise, 1937. L'armée impériale Japonaise vient de capturer la capitale de la République de Chine, Nankin. Les évènements qui vont alors s'y dérouler resteront à jamais gravés dans les mémoires sous le nom de "Massacre de Nankin," au cours duquel pendant plusieurs semaines, des dizaines de milliers de soldats et de civils Chinois seront massacrés.
Le film retrace l'histoire de plusieurs personnages, à la fois historiques et fictifs, parmi lesquels un soldat Chinois, un professeur d'école, un soldat Japonais, un missionnaire étranger, et John Rabe, un homme d'affaires Nazi qui finira par sauver des milliers de civils Chinois.

Le film est raconté par un soldat japonais (c’est donc un peu sa vision) : point difficile à supporter pour les chinois qui voient dans le peuple japonais, des monstres inhumains. Evidemment le réalisateur a l’intelligence de faire de ce personnage, non pas un assoiffé de sang mais bien un soldat, obligé d’obéir aux ordres. Quelqu’un d’humain quoi. Le public chinois est très divisé par cette option. Pour l’instant, le film n’est pas sorti au Japon (et n’a que peu de chance de sortir) donc on ne sera pas leur réaction.
Le film est de ceux qui montrent que la guerre est un acte sale et on va le voir très souvent.
Comme beaucoup d’entre vous sans doute, je ne connais pas trop leurs histoires et leurs conflits ; aussi, il est étrange de voir en Chine alors que la seconde guerre mondiale est sur le point de commencer, des nazis, des américains.
Film que l’on pourrait taxer d’humaniste en montrant toutes les exactions les plus ignobles de l’homme et la volonté d’autres pour les empêcher.

La première partie montre la prise de Nankin : c’est du « Soldat Ryan » avec une caméra très mobile mais pourtant c’est assez clair vu la maîtrise de l’espace en particulier les hauteurs (le chinois se battant aux étages des maisons).
Film dont la violence graphique est un peu atténuée par son noir et blanc ; le sang devenant noir.
Un cadre millimétré, une lumière apocalyptique, bref, un grand réalisateur nous dévoile son savoir-faire.

Certes un film violent mais prenant de par ses personnages bien dessinés et très humains tant dans leurs vilénies que leurs générosités.
Un réalisateur qui confirme apparemment ses qualités du film précédent.

Bon film !!