" The american "

Un polar existentialiste : « The american » d’Anton Corbijn.
Photographe hyper reconnu pour le monde de la musique, a travaillé avec U2, Metallica, réalisateur de clips. Son premier film date de 2007 et obtient la Caméra d’Or à Cannes pour son film « Control » sur la vie de Ian Curtis, le défunt leader du groupe Joy Division.
Pour son nouveau film, il s’est éloigné délibérément du monde la musique pour un petit polar adapté du roman de Martin Booth, « A very private gentleman », paru en 1990.

Jack, tueur à gage, pensait vivre tranquillement en Suède mais raté, il est obligé de fuir et part se terrer en Italie dans un petit village. Bien que grand solitaire par survie, il commence à entretenir une amitié avec le curé du village et une liaison torride avec Clara une belle prostituée. Il accepte un dernier travail : fabriquer une arme pour une mystérieuses femme, Mathilde…

Le scénario n’est pas le point fort du film ; il est assez basique : un tueur voulant raccrocher mais qui a des difficultés pour le faire. On sait déjà la fin (moi en l’occurrence…).
Il est plus intéressant de par son ambiance (lente, sombre, désespéré à l’image de son héros), son visuel et ses personnages.

Pas un gros film d’action même s’il y a quelques scènes plus brutales et la violence y est rêche, rapide et sans bavure (Jack tue sans sourciller) mais la plupart du temps, le filmage est calme avec de très beaux paysages cadrés magnifiquement (on sent que le réalisateur est photographe à la base). Une très belle lumière que cela soit de jour ou de nuit (où le village apparaît plus menaçant).

Le plus intéressant de tout reste les personnages et les acteurs derrière ceux-ci : George Clooney incarne notre tueur qui sait être charmant (comme George l’est) et particulièrement froid et déterminé quand il tue (il rappelle un peu son personnage dans le film « Le Pacificateur » de Mimi Lieder) ; il peut de par cette aspect rappeler 007 également. On ressent aussi, un certain désespoir qui va devenir flagrant en rencontrant la Femme, incarnée ici par Violante Placido (apparemment très connue en Italie mais pas par moi), la sensualité latine même (ouh Mama Mia !!!!!!!!). Le couple fonctionne admirablement.

Pas le polar de l’année mais une ambiance très européenne (évidemment filmé en Suède et en Italie ; mais non plutôt dans une forme de filmage entre film british, italien voire Nouvelle Vague française) avec des personnages forts et bien interprétés alors que le scénario est assez classique.
En tout cas, cela indique des qualités cinématographiques certaines de la part d’Anton qui montre d’autres cordes à son arc.

Bon film !!