" Sound of noise "

Une comédie policière suédoise (donc pas courant) « Sound of noise » du duo (avec des noms imprononçables tel Ola Simonsson (ça va pour lui) et Stjärne Nilsson (celui est plus dur).
C’est leur premier long métrage mais ce duo existe depuis plus longtemps, les bancs de l’école en l’occurrence avec une spécialité plus graphique pour l’un et plus musicale pour l’autre. Plusieurs cours métrages utilisant le concept musical comme thématique principale en particulier leur « Music for One apartment and Six drummers » de 2001 qui a été vu par près de 10 millions d’internautes sur YouTube et encore très largement téléchargé et qui s’est remporté une trentaine de prix, sélectionné à Cannes. Des vedettes quoi et ils ont d’autres courts métrages du même acabit.
Leur premier film allait suivre la même voie (voire voix, ça peut marcher aussi) en rajoutant un petit côté policier.

L’officier de police Amadeus Warnebring est né dans une illustre famille de musiciens. Ironie du sort, avec un tel prénom, il déteste la musique. Sa vie bascule le jour où un groupe de musiciens déjantés décide d’exécuter une œuvre musicale apocalyptique en utilisant la ville comme instrument de musique… Il s’engage alors dans sa première enquête policière musicale...

Niveau réalisation, ce n’est pas de la virtuosité, c’est plus commun au cinéma du Nord de l’Europe ; l’accent est évidemment mis sur les séquences musicales très rythmiques vu que la pièce que nos musicos déjantés jouent, s’appelle « Music for One City and Six drummers » (ça vous rappelle quelque chose…). C’est pas mou et moche mais c’est un peu en deçà du propos.

C’est le propos qui est intéressant. C’est une enquête normale mais les « attaques terroristes » sont musicales, c’est tout comme truc bizarre. D’où un côté immédiatement ironique.
Le pourquoi de ces attaques « anarchiques » pourrait nous rapprocher de « Fight Club » ; mais il n’y a pas une volonté auto-destructive comme dans ce grand film tiré d’un grand livre. Au départ, je croyais à un truc un peu punk mais on en est très loin.
L’idée des drummers m’agrée évidemment (je suis batteur pour ceux qui ne savent pas) et comme en plus, on est souvent considéré comme des fouteurs de bruits (d’où le noise du titre) ce qui est faux, le côté vengeance me séduit fortement.
L’intérêt musical est que les rythmiques ne sont pas jouées particulièrement par des instruments de musique mais par des engins mécanisés par exemple, dans une salle d’opération ou par la ville elle-même au final. De très belles et folles idées et qui fonctionnent parfaitement.
Le flic semble évidemment le personnage emblématique, détestant par-dessus tout la musique et comme des batteurs c’est pas des musiciens pour beaucoup ; il en devient même sourd parfois : la fin sans vous la dévoiler sera pour lui un chemin de croix car il va devoir combattre au plus profond sa haine. Il va être aidé de l’amour (c’est le côté romantique, effleuré néanmoins).

De bonnes idées mais avec des comédiens assez passables handicapant le professionnalisme du projet : les musiciens sont joués par des musiciens (ah le solo de batterie à 5 !!!!) mais pas par des acteurs. C’est pourquoi seul le flic est assez développé. Les comédiens qui pour la plupart n’en sont pas, nous sont évidemment inconnus.

Pas un grand film mais aurait pu l’être mais reste un projet hors-norme, expérimental, assez amusant. Un bon moment décalé.