" Bruegels, le moulin et la croix "

Un film particulièrement beau mais particulièrement chiant : « Bruegels, le moulin et la croix » » de Lech Majewski.
Polonais comme son patronyme peut nous l’indiquer, ce réalisateur a touché à tous les postes et à d’autres arts (théâtre, peinture, photographie, écriture…). Il est l’auteur de 15 long-métrages depuis 1978.
Ce nouveau film est l’adaptation d’une peinture « The way to Calvary » du peintre Pieter Bruegels et d’un livre de Michael Francis Gibson en faisant la critique.

Année 1564, alors que les Flandres subissent l’occupation brutale des espagnols, Pieter Bruegel l’Ancien, achève son chef d’œuvre « Le Portement de la croix », où derrière la Passion du Christ, on peut lire la chronique tourmentée d’un pays en plein chaos.

Le tableau fait 1m70 sur 1m24, comporte 500 personnages (certains font 1 millimètre) se dirigeant vers le Golgotha. Notre film en extrait une douzaine dont on suit les péripéties sur une journée. Avec notre peintre qui illustre ses scènes qui deviendra le tableau.
Simple. Mais dramatiquement, rien à se mettre sous les dents : peu de dialogues (le peintre et son ami le collectionneur Nicholas Jonghelinck dissertant sur la situation politico-religieuse mais pas de façon très passionnée) ; et puis des actions peu cohérentes car seulement des instants qui seront repris dans le tableau.
Le tableau est sujet à beaucoup d’interprétations, d’interrogations : notre réalisateur ne donne pas sa vérité mais « copie en animé » ; il aurait été plus intéressant sans doute qu’il suive un fil directeur pour mettre en lumière un vrai sujet.
Ce qui n’est pas le cas.

Le sujet manque de force par contre comme il y a œuvre picturale, notre réalisateur féru d’Art, fait là un effort pour composer des cadres parfaits, s’adjoindre d’une lumière très étudiée (très flamande quoi). C’est clair que c’est beau.
A certains moments, la caméra fait un plan d’ensemble nous permettant de voir l’ensemble des actions comme sur le tableau (chaque scène se détachant par sa distance avec le premier plan et ce grâce à du fond bleu et de l’incrustation. Ça fait bizarre parfois ; les distances ne semblant pas bonnes comme pour le tableau.

3 acteurs connus uniquement : Rudger Hauer (« Hitcher », « Blade Runner », plusieurs Paul Verhoeven) joue notre peintre ; Michael York (« L’Age de cristal », le film ; la série « Au nom de tous les miens ») est le collectionneur et Charlotte Rampling serait la Vierge Marie (et moi le Pape ??). On peut pas dire que leurs performances sont exceptionnelles car ils sont que des témoins des évènements ; n’étant pas au cœur de l’action (sans doute une explication du manque de souffle de la narration.

Pas très passionnant comme vous pouvez le constater ; je pense que le réalisateur est passé à côté de son histoire, il n’est qu’un illustrateur (doué) mais n’a pas investi son sujet. Copie à revoir !!! Ne passera pas dans la classe supérieure.

Bon film !!