"Bancs publics, Versailles rive droite"

Une comédie qui met son temps pour arriver : « Bancs publics, Versailles rive droite » de Bruno Podalydès.
C’est le troisième volet après le moyen-métrage « Versailles rive gauche » en 1992 et « Dieu seul me voit (Versailles-chantiers) » en 1996. Ces films ont reçu chacun des prix, César du meilleur court métrage et César du meilleur long-métrage.
Je les ai vus à l’époque et j’avoue que je n’en ai aucun souvenir, non pas que cela soit mauvais, c’est surtout que cela devait être sans conséquence (un rire immédiat ; une histoire sans aspérité à l’image du quartier).
Bruno a sorti d’autres films, que je crois avoir vu mais donc oublié ; hormis son diptyque sur Rouletabille qui disposait de grands moments burlesques absents de l’œuvre littéraire mais incroyablement bien intégré dans le film. Je dirais pour l’instant que ce sont les meilleurs films de Podalydès puisque ce sont ceux dont je me rappelle (c’est plus parce que j’apprécie les histoires originales à mon avis mais faut pas enterrer le pauvre Bruno).

Une journée comme les autres, bien que…
Dans le bureau d’une entreprise, les employés s’intéressent à une banderole accrochée à l’immeuble d’en face avec « Homme seul » écrit dessus.
Les secrétaires s’interrogent, s’inquiètent…
On retrouve tout ce petit monde à midi dans le square d’à côté pour le déjeuner.
Puis nous nous retrouvons au magasin «Brico-Dream » où chacun s’affaire à trouver son bonheur parmi les vis, les planchettes et les scies sauteuses grâce à l’aide inefficace des vendeurs en sureffectifs.

Niveau histoire, vous remarquerez que l’arc dramatique est savamment dosé avec un suspense insoutenable gonflé de scènes d’actions intenables et une pointe d’érotisme d’avant-guerre…
Une fois de plus, ce n’est pas l’histoire qui importe (alors que la France mise sur la qualité de ses scénarios qu’elle est seule à croire de qualité), c’est trois gros sketches avec un intérêt comique croissant (heureusement d’ailleurs), c’est chiant au possible au début puis cela commence à s’améliorer dans le square et cela explose dans le magasin de bricolage (au propre et au figuré). Donc la structure n’est pas si mauvaise (vous imaginez dans l’autre sens) avec un bémol, le burlesque de la dernière partie s’arrête trop tôt alors qu’on est en plein dans un gag énorme (dommage !!).

Je ne parlerais pas de la mise en scène, de l’image, je vous rappelle que nous sommes dans un film français et que par conséquent le scénario est la seule chose viable. Et comme je vous dis précédemment que le scénario était accessoire : ça laisse rêveur si en plus le film se ramasse des gros prix.

C’est donc un film pour acteurs, pas pour personnages néanmoins. Le casting est énorme ; il y a tout le monde voire même des inconnus, c’est dire (y’a un gag caché mais vous le comprendrez en voyant le film) ; ils ont tous des petites scènes mais il faut ben dire que leurs personnages n’existent pas vraiment faute à un scénario conséquent. Heureusement qu’ils ont un talent certain.
Quelques petites phrases « drôles », des situations équivoques vont évoquer ainsi des tranches de vie proches des nôtres : on est tous dans une comédie absurde ; cela doit être la morale de l’histoire.

On pourrait croire que je n’ai pas apprécié ce film (je le pensais au début également), mais j’ai passé un bon moment dans le dernier tiers avec une légère frustration au final mais nous avons à faire à du cinéma pop-corn comme seuls les américains savent le faire : un film dont j’oublierais tout rapidement (vite je dois finir cette chronique, je risque d‘oublier…).

Bon film !!!