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 "Hunger" - "Johnny Mad Dog"

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Damonx

Damonx


Nombre de messages : 854
Date d'inscription : 21/02/2008

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MessageSujet: "Hunger" - "Johnny Mad Dog"   "Hunger" - "Johnny Mad Dog" Icon_minitimeMar 2 Déc - 11:02

Cette semaine, 2 grands films : « Hunger » de Steve McQueen et « Johnny Mad Dog » de Jean-Stéphane Sauvaire.
2 films ultra-violents sur la nature humaine.

« Hunger » est le premier film de Steve McQueen qui n’est pas l’acteur (qui est mort, c’est donc une bonne raison) mais un plasticien britannique et black de surcroit (donc vraiment pas l’acteur).
Son premier film est tiré de faits réels sur la lutte entre le gouvernement anglais et l’IRA.


1981, Irlande du Nord, dans une prison, vivent des membres de l’IRA d’un côté et des gardiens de l’autre. Pour forcer le gouvernement britannique à accéder à leurs revendications et reconnaître leur statut politique, des prisonniers républicains ont mené une grève de « blankets and no wash » (une couverture pour seul vêtement et l’abandon de l’hygiène de base) puis une grève de la faim menée par Bobby Sands.

Putain de film !
Bon début donc.
Film immersif s’il en est, on ressent, on sent. L’histoire nous est racontée au travers de plusieurs personnages, gardiens, prisonniers pour finir par l’emblème Bobby Sands.
Film qui ne se veut pas pédagogique, explicatif. Les premières 15 minutes nous permettront de comprendre que le personnage que l’on suit est un gardien ; Le terme d’IRA doit être prononcé au bout de + de 30 min.
Film qui ne montre pas des méchants contre des gentils mais bien d’humains contre d’autres dans une guerre sans concession.
Film de prison, c’est devenu un genre en soi, qui est dynamité en quelques secondes, ce n’est pas un film sur une évasion, sur l’espoir, sur les mauvais traitements, c’est un film de guerre, d’Humanité.
Exceptionnelle mise en scène, d’une maîtrise rare pour un premier film, avec toute l’habileté des techniciens anglais rodés aux tournages réaliste, avec à la fois, un filmage reportage sur-vitaminés et plan- séquences fixes étouffants (voir la discussion entre Bobby et un prêtre catholique, long plan séquence de + de 10 minutes où la violence verbale est aussi forte que la violence physique subie peu avant.
Tout cela pour arriver à cette grève de la faim (d’où « Hunger ») qui est filmée comme une mise à mort d’une violence inouïe (quasi-christique) et d’une empathie certaine : on n’a rarement ressenti la souffrance à ce point là (les films de tortures récents, « Saw », « Hostel » sont largués comme jamais).
Si cela est étouffant, il y a néanmoins une espèce de poésie qui apparaît au travers de quelques plans de toutes beautés en particulier vers la fin où la faim entraîne des visions.

Comme souvent pour les films britanniques, les acteurs sont monstrueux en particulier l’acteur incarnant Bobby en la personne de Michael Fassbender que l’on avait pu voir dans la série « Brother in arms », dans « 300 » et dans « Angel » de François Ozon que j’avais conspués ici même : acteur charismatique avec un petit air à la Viggo Mortesens.

Epoustouflant ; il faut vivre l’expérience, un grand film et un grand réalisateur.


Le second film est tout aussi puissant.
Jean-Stéphane Sauvaire fut assistant réalisateur pour de nombreux réalisateurs (Cyril Collard ; Bernie Bonvoisin ; mon petit préféré, Gaspard Noé pour le monstrueux « Seul contre tous ») puis réalisa 3 courts métrages et un documentaire en 2003 « Carlitos Medellin » sur les gamins en lutte contre la guérilla des FARC (il avait reçu le prix du Meilleur film pour les Droits de l’Enfant en 2004).
Le film est l’adaptation du livre d’Emmanuel Dongala “Johnny Chien Méchant“ et est produit par Matthieu Kassovitz. Voilà vous savez tout.

Le film raconte la vie des enfants soldats au Liberia au travers d’une milice de ces jeunes guerriers aux noms évocateurs comme celui de notre héros et par là même raconte l’Afrique et par là même l’Humanité.

Le film est moins fort scénaristiquement que le précédent mais l’expérience immersive y est aussi très forte.
Le sujet est plus souvent illustré dans des reportages ; on pouvait en avoir une vision dans la série « Lost » avec un personnage qui avait été enfant soldat.
Evidemment, côté violence, on est très au-dessus dans le cas présent, c’est même très au-dessus de films d’horreur tout court (c’est pas gore ; c’est surtout terrifiant de voir autant l’humanité de l’Homme qui n’en est pas encore un).
Film de guerre très différent du précédent où la Cause est importante ; ici, on existe pour tuer mais on tue sans raison (à cause des drogues, parce que l’autre est censé être un ennemi vu qu’il n’est pas un enfant soldat).
On va surtout suivre ce Johnny, un peu plus humain mais à peine.
Amusant de voir que l’équipe est un ramassis de pseudo guerrier à la Mad Max (iroquois, costumes étranges, voire féminins ; cela écoute du gros rap musclé ; on pourrait croire à de la régression mais c’est peut-être de l’évolution … allez savoir !!!).
Bref, ça donne pas envie de vivre en Afrique.
Tout cela est en rapport avec une lutte contre le régime et si vivre sous la terreur des enfants soldats est terrifiantes, c’est pareil avec le camp d’en face et qui c’est qui trinque au milieu ; la population comme d’hab illustrée par une jeune fille. Son destin face à Johnny Mad Dog, vous le verrez bien.

Les acteurs nous sont inconnus d’autant qu’ils ne sont pas acteur mais enfants soldats eux même ; on n’est jamais mieux servis que par des spécialistes.

Film très fort également, sans concession, hyper-humain.

Bon film !!!
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