" Buried " : le film de l'automne

Un petit film extraordinaire, viscérale au possible : « Burried » de Rodrigo Cortés.
Second long métrage de ce réalisateur espagnol et premier film international (sujet, acteur, mais production plutôt européenne).
Il avait réalisé avant 2 courts métrages : « Yul » en 1998 (qui a remporté 20 prix) et un faux documentaire « 15 jours » en 2001 (qui lui a remporté 57 prix, faisant de lui, le court métrage le plus primé). « Le participant », en 2007, est son premier long métrage qui lui aussi a reçu sa moisson de prix. Et notre film a reçu le Prix de la Critique internationale au dernier Festival de Deauville.

Un homme se réveille dans un cercueil enfoui sous terre : il dispose avec lui de quelques objets dont un téléphone lui permettant de converser avec divers personnes pour sortir de là car il n’est pas prisonnier par hasard. Or le temps presse, le téléphone se décharge et un compte à rebours a déjà commencé…

Un sujet pour court métrage qui arrive à se maintenir à « terre » pendant 1h40 du fait d’une histoire simple mais bien mise en scène et d’un acteur convaincant.
Et c’est l’ensemble qui fait de ce film une petite réussite claustrophobique à souhait sans nous lâcher un seul instant.
Des rebondissements bien alternés, pour relancer l’action (même si certains sont plus ou moins plausibles ; on n’est pas là pour du super réaliste : qui s’est réveillé dans un cercueil – je choisis l’incinération comme ça, je me réveillerai pas).
C’est surtout le sous-texte qui est intéressant : sans vous en dévoiler beaucoup, l’histoire se passe en Irak et nous informe des stratégies des entreprises américaines sur place par l’intermédiaire d’une (et une ou toutes, c’est pareil !!).
Comme c’est un film qui passe par la communication vis-à-vis d’un portable ; le film fait l’écho de notre propre société où la communication n’est pas la plus simple surtout vis-à-vis de la bureaucratie (un moment est particulièrement édifiant sur ce point).

Le film est un huis clos qui se passe dans un seul lieu et dans une unité de temps : le huis clos absolu à ce jour (me semble-t-il). Pas d’image de l’extérieur de ce foutu cercueil pour, comme on dit, « aérer » le récit. Non, non, on est coincé avec le mec et on va subir ce qu’il subit (surtout pour les claustro).
Un peu comme « Cube » ou d’autres films du même genre, le cercueil est un peu virtuel quand à ses dimensions cinématographiques ce qui permet des axes de prises de vue assez inédites et variées afin que l’on ne s’ennuie pas.
Et je peux vous assurer : aucun ennui jusqu’à la fin ; du suspense plutôt, de l’étouffement certain.

Et un acteur à l’écran : Ryan Reynolds, qui jusqu’à présent n’avait pas été extraordinaire ; il avait été vu dans le pas fameux « Blade 3 : trinity », ilétait mieux paraît-il dans « Mi$e à prix » (que je n’ai toujours pas vu), il tomba dans la comédie romantique (« Un jour peut-être » et « la proposition », pour finalement devenir Deadpool dans « Wolverine » (le méchant de la fin, pas fameux d’ailleurs) et devrait être maintenant « Green Lantern » pour 2011.
Et ben, dans notre film, il est parfait en tout point, il doit jouer diverses émotions qui nous semblent crédibles à chaque fois et on vibre avec lui.
On veut qu’il s’en sorte !

Et pour savoir si c’est le cas et comment, il va falloir que vous alliez voir le film qui a le mérite d’être bon du début à la fin : un des grands films de 2010, assurément.

Bon film !!!!!!!