" Comme un homme "

Un film français qui aurait pu être mieux : « Comme un homme » de Safy Nebbou.
Quatrième film de ce réalisateur dont je n’ai vu aucun film : « Le cou de la girafe » en 2003 (entendu parler), « L’empreinte de l’ange » en 2008 et « L’Autre Dumas » en 2010 avec Depardieu et Poelvoorde (je voulais le voir et raté).
Le film est librement adapté de « L’âge bête » de Boileau-Narcejac.

Louis, 16 ans est le fils du proviseur de son lycée. Son meilleur ami, Greg, est sous la menace d’un renvoi définitif après avoir agressé sa jeune prof d’anglais.
Pour se venger, il décide de la kidnapper. Louis devient complice en fournissant les clés d’un cabanon de famille isolé sur un îlot, dans les marais.
Ligotée, humiliée, Camille est emprisonnée. Ils doivent la libérer le lendemain matin, mais Greg ne vient pas au rendez-vous…

Le livre est sans doute bien (Les boileau-Narcajac furent de bons polars en leur temps qui donnèrent de grands films : « Les Diaboliques » de Clouzot, « Vertigo » d’Hitchcock) ; il a été modernisé mais la narration est vraiment poussive.
En fait l’intérêt du film est dans la relation entre Louis et son père vis-à-vis d’un drame qui les a touché tout deux : la mort de la mère et toute la douleur assez intériorisée. L’affaire de la prof séquestrée fait tache, de trop ; elle apporte peu vis-à-vis du thème réel ou est mal géré vis-à-vis de ce thème. Possible aussi. Et si Louis manque de la présence d’une femme, la relation qu’il va avoir avec la prof est trop mièvre.
L’amitié entre les deux garçons est sans doute ambiguë mais aurait pu l’être plus. Le film est donc un peu faible au niveau de son scénario, il y a des ébauches et puis c’est tout.

Filmé on ne sait où, en campagne, proche de la Nature : le visuel est donc assez bucolique. Pas un grand sens de l’image mais quelques plans pas mal mais j’ai eu l’impression qu’il pouvait y avoir des sens cachés mais qui n’intéressaient pas le réalisateur. Bref, assez terne, sans génie qui aurait pu extrapoler la scénar faiblard.

Reste les acteurs avec une bonne idée : utiliser un vrai père et son fils en l’occurrence Charles Berling et Emile Berling que je ne connaissais pas (22 ans et déjà pas mal de films que j’ai vu parfois mais je ne l’avais pas remarqué : a joué dans un Assayas, un Desplechin et dans « Le Refuge » de François Ozon (2009) avec un petit rôle et dans « Le bruit des glaçons » de Bertrand Blier en 2010 où il était le fils de Jean Dujardin.
Emile est assez magnétique avec beaucoup de retenu, un peu comme son père. Le couple est donc très crédible et heureusement qu’ils sont là.
Le casting autour est bien mais…

Y’avait matière mais plutôt terne par contre surveillons cet Emile. Il peut faire mal.
Bon film !!