" 9 mois ferme "

Le nouveau Albert Dupontel : « 9 mois ferme » et c'est une sacré comédie.
Son dernier film en tant que réalisateur était « Le vilain » qui était plutôt marrant, très dessin animé (« Tom et Jerry ») avec cette saloperie de tortue qui en faisait voir à notre vilain.
Notre nouveau film est plus trash et se rapproche plus de « Bernie », son premier film.

Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux mœurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob, un criminel poursuivi pour une atroce agression ! Ariane qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l’attend...

Une histoire qu'Albert a développé en regardant le documentaire de Raymond Depardon « 10ème chambre, instant d'audience », d'où un cadre plutôt réaliste mais après ça dérape un max.
Une enquête judiciaire, presque une histoire d'amour (merde y'a un bébé dans l'affaire ; oui, le ventre de Sandrine Kiberlain, c'est l'affaire mais comment il a pu rentrer dedans ; ah ne jurez pas !!!).
Dire que le film pourrait être critique envers notre système judiciaire défaillant, c'est assez hors de propos, c'est plutôt utiliser une réalité pour la déformer.

La réalisation est toujours aussi inventive : le premier plan est un incroyable plan séquence avec peut-être une coupure mais je sais pas où. Des objectifs déformants comme il aime, des plans on dirait issus de cartoons.
Indéniablement, très au-dessus des autres comédies françaises, faibles sur presque tout.

Et puis le casting avec le couple Dupontel-Sandrine Kiberlain qui fonctionne complètement, lui toujours avec un personnage décalé mais plus intuitif ; et elle, hyper psycho-rigide qui va devenir plus humaine (et voir Sandrine morte de rire, essayant de résister dans une scène où Albert se déchaine, c'est à mourir de rire).
On rajoute Boulie Lanners assez sobre mais irrésistible, un Nicolas Marié en avocat bègue avec une scène de prétoire d'anthologie, une apparition du réalisateur Terry Gilliam en tueurs en série.

Très drôle, crade et trash au possible, un grand moment à la Albert.
Bon film !