" This must be the place "

Un film primé à Cannes et assez inclassable : « This must be the place » de Paolo Sorrentino.
Réalisateur italien (comme son nom l’indique) dont je n’ai rien vu (et dont je ne verrai rien dorénavant sans doute) qui a commencé sa carrière dans les années 90, qui fut primé en 2008 pour « Il divo » à Cannes avec un prix du Jury.
Il s’est lancé dans un film américain qui lui a valu le prix œcuménique du Jury à Cannes cette année ; notre film donc. Prix qui veut tout dire : je ne crois jamais à l’acceptation de tous pour le bien de tous ; je serai la voix contestataire, fuck’em all.

Cheyenne est une ancienne star de la pop music gothique. Il a bien la cinquantaine et conserve toujours son look à la Cure. Il est déprimé au possible ; en pleine gloire, 2 fans se sont suicidés pour lui.
Quand son père avec qui il n’avait que peu de contact, meurt ; il va bizarrement trouver un nouveau souffle dans la vie : retrouver le criminel nazi qui a torturé son père durant la guerre…

Film oscillant entre ridicule (assumé ou pas) et poésie macabre (un peu à la frère Coen) : mais, le sujet est tellement vide de sens que la réalisation se voulant inspirée, tombe souvent à plat.
Déjà, il faut accepter le personnage principal joué par Sean Penn en ersatz de Robert Smith (déjà que le leader des Cure n’est plus ce qu’il était) avec une démarche bizarre, une diction et une voix chevrotante et féminine. Sa dépression est communicative et sa philosophie sur la vie fait qu’on a qu’une envie : lui tirer une balle (en plus je deviendrais célèbre).
Son enquête pour trouver le criminel nazi rendrait dingue un régiment du Mossad qui risquerait de le tuer avant moi faut donc que je me dépêche.
Une histoire à laquelle je n’ai crue à aucun moment ; on est plutôt peiné par ce que l’on voit.

Car, pleins de grands plans à la grue, de la belle photographie, tout ça pour rien : l’exemple le plus flagrant (sur la route, il prend un indien pour le conduire en plein désert et puis voilà ; tout ça pour finir avec un plan de grue pour montrer le panorama, certes beau ; alors soit c’est pour montrer le vide abyssal du héros regardant un horizon pleins d’espoir ou contraire, bouché de ses ténébreuses pensées). Bref, tout le film est comme ça.

Les acteurs sont le seul point d’encrage pour nous pauvres spectateurs mais le décalage fait que… Sean Penn est oscarisable, palmable mais insupportable au possible (je viens de réarmer mon flingue), y’a la fille de Bono en gothique, France McDormand (femme d’un des frères Coen ; un aval sans doute) joue la femme de Cheyenne tout en étant une femme pompier ; pourquoi pas ; on trouve David Byrne qui joue lui-même dans une scène (c’était le leader des Talking Heads, qui a fait la musique du film et dont le titre du film est le titre d’une de ses chansons).

Un film irritant pour moi, comme vous avez compris, j’ai pas le même humour. Un film vide de sens qui ne m’a touché à aucun moment alors qu’il y a des pistes pour…

Bon film !!