"mad détective"

Et maintenant un super polar fantastique hong kongais de notre réalisateur qui filme plus vite que lucky luke dégaine : monsieur Johnnie To avec « Mad detective ».
Sur les affiches, vous verrez que le film est coréalisé avec Wai Ka-Fai qui est son scénariste attitré : ils l’ont fait sur un certain nombre de films.
On l’avait quitté avec « Triangle » accompagné de ses copains Tsui Hark et Ringo Lam.


Un policier enquête sur diverses affaires de meurtres commises par une arme d’un policier disparu mais cela n’avance pas. Il fait alors appel à son ancien supérieur un policier aussi fantasque que doué qu’on appelle le « Mad detective » qui verrait la vraie personnalité des gens et qui est capable de voir les affaires aux travers de leurs yeux.
Aussitôt, l’affaire va s’apparenter moins simple qu’il n’en paraît car chacun est plusieurs et la vérité plus proche du mensonge.

La grande force de To est que l’on connaît son cinéma mais qu’il est capable de se ressourcer aussi nous sert-il des films différents à chaque fois.
S’il a fait des films plus fantastiques dans le passé ; c’est la première fois qu’il mélange polar et fantastique.
Les profileurs aux dons de double vue ; y’en a une tripotée dans le cinéma et la TV américaine et bien, là encore une fois, il trouve la moyen de nous surprendre et de nous épater.
Les 3 éléments – histoire – mise en scène – acteurs sont encore une fois extrêmement bien cohérents.

L’histoire est néanmoins très complexe par les diverses chausse-trappes qui jalonnent cette enquête particulièrement psychotique et la fin ne rassurera pas le spectateur car la question demeure : cet inspecteur est-il fou ou voit-il bien ?? Rien n’est moins sûr.
C’est vraiment un film sur les faux-semblants particulièrement ludique.

Et la mise en scène se doit d’être en rapport, elle ne suit pas, elle précède.
Elle-même nous trompe se jouant d’être un personnage principal ou nous leurrant sur celui que l’on voit ou que l’on ne voit pas.
La scène finale dans une pièce remplie de miroirs nous permettra de mettre en exergue toute la thématique du film en même temps que d’être une gageure technique.
Un pur bonheur d’amoureux du cinéma : on n’avait pas vu autant de maîtrise depuis les grands chefs d’œuvre de De Palma : on sent évidemment les apparentés sur la thématique « des apparences ».

Et les acteurs là-dedans que l’on retrouve souvent dans les films de To ; une grande famille avec la performance démente de Lau Ching-Wan qui a joué dans divers Johnnie To comme le dyptique « Running out of time » ou certains grands Ringo Lam comme « Full alert » ou « The victim ».


Le tout offre un polar à voir et à revoir pour tenter de tout apercevoir ; mais ça, c’est du grand cinéma. Dommage qu’il faut aller loin, hors de France pour en voir.
Monsieur To sera rapidement de retour avec « Sparrow » un film de pickpockets et surtout son remake du « Cercle rouge » de Melville (on attendait John Woo ; tant pis) avec un casting international dont Chow Yun Fat (l’acteur fétiche de John Woo).
Vive le cinéma asiatique, le plus grand !!!!!

Bon film !!!