Locomovies
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


COLLECTIF VIDEO NUMERIQUE
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

 

 "Midnight Meat Train"

Aller en bas 
AuteurMessage
Damonx

Damonx


Nombre de messages : 854
Date d'inscription : 21/02/2008

"Midnight Meat Train" Empty
MessageSujet: "Midnight Meat Train"   "Midnight Meat Train" Icon_minitimeVen 31 Juil - 19:02

Un film d’horreur (ça faisait un bout de temps – depuis « Jusqu’en Enfer ») pas toujours parfait mais qui finit mieux qu’il ne commence : « Midnight Meat Train » de Ryuhei Kitamura.
Vous allez me dire, un asiatique = un film de fantôme.
Pas du tout, réalisateur japonais certes mais film américain tiré d’un livre d’un des plus grands auteurs de fantastique anglais : monsieur Clive Barker.
Un grand retour, celui de son nom attaché à plusieurs projets cinématographiques tirés de ses œuvres littéraires.
Barker est un artiste complet (dramaturge, écrivain, peintre et cinéaste) : il se fait connaître internationalement avec ses six « livres de sang » (« Books of Blood ») au milieu des années 80. Les grands écrivains de fantastique (King, Masterston, Koontz) de l’époque l’acclament haut et fort et il n’a pas encore écrit ses vrais chefs d’œuvre. Il s’essaye également à une carrière cinématographique qui ne lui donnera pas ce qu’il aurait souhaité mais qu’importe il est à la base de 2 chefs d’œuvre : « Hellraiser » en 1987 ou la film SM absolu le plus culte qui soit et qui donnera naissance à une série de films (on doit être au huitième, je crois) qui n’ont évidemment plus rien à voir avec la beauté artistique du premier ; demeure une superbe création graphique : les Cénobites, sorte d’exécuteurs venant de l’Enfer, bardés de cuirs, de clous et de chaînes. Un must…
Il commet en 1990 son autre chef d’œuvre avec « Cabal », le plus beau film de monstres qui soit ; il sera mutilé par les producteurs et conspués par le public et les bien-pensants : vous imaginez ; exprimer l’idée que l’homme est le Mal et que les monstres sont ceux ayant la plus grande part d’humanité ; impensable.
Son œuvre littéraire au cinéma fut donc plutôt mutilée ; on peut parler de la série des « Candyman », etc…
Et voilà donc une des nouvelles des « Livres de sang » adaptée par un réalisateur japonais plutôt dingue. «Le train de l’Abattoir » est son nom en français quand je l’ai découvert en 1984 dans la collection J’ai Lu : le choc.
Comment ce grand réalisateur au style si différent de l’obséquiosité du Maître Barker allait nous faire ça ??
Kitamura arrive avec le second millénaire avec un film barré au possible « Versus, l’ultime guerrier » mélangeant film de samouraï, zombie, gunfight et manga. Quelques autre films suivent, un peu plus sages (quoique) comme « Alive », « Azumi » et dernièrement une relecture assez folle de Godzilla avec « Final Wars » en 2004.

Leon est photographe ; il cherche le cliché ultime pour son exposition. Il va se retrouver par hasard sur la piste d’un tueur en série qui sévit dans le métro tel un boucher. Dans la quête de sa photo ultime, ne va-t-il pas sacrifier son âme ??

La réponse est oui évidemment ; les œuvres de Barker n’ont rien à voir avec la rédemption mais plutôt la damnation ; il faut voir le Mal et y goûter voire s’en abreuver afin d’accéder à un stade d’Elite.
« Hellraiser » parlait de la même chose.
La nouvelle correspondait à la dernière demi-heure du film (la meilleure d’ailleurs) avec le personnage principal parlant à la première personne, nous impliquant immédiatement dans l’action, ce que le film en fait pas (on n’est pas dans « one-man shooter »
Le film va donc s’ébattre autour de ce personnage, le « psychologiser » (je sais j’invente mais c’est pour être plus clair) mais bien platement à mon sens : son ego pour la photo ultime ; sa vie de couple merveilleuse.
Trop caricatural le côté lumineux du héros pur qui va être dominé par les Ténèbres mais pas trop mal joué par le comédien, Bradley Cooper (Will Tippin dans la série « Alias » et dernièrement dans « Very Bad Trip » qui doit en être un). Mais comme le réalisateur n’est pas compétent dans ce genre de mise en scène intimiste et subtile (voir en comparaison le personnage de Brad Pitt dans « Seven » mais Fincher est évidemment beaucoup plus complet), le début m’apparaissait comme assez raté.
Et comme les magazines de fantastique l’encensaient plutôt ; je me disais : « je rate quelque chose, je suis pas dedans, mon admiration sans borne de l’œuvre de Barker fait écran ».
Car le film est double (normal ! combat de l’Ombre contre la Lumière) : autant la partie Humaine est morne, autant la partie Meurtre est beaucoup plus saisissante tant scénaristiquement que visuellement (Kitamura se permet toutes les audaces auxquelles on est habitué).
En fait, on pourrait dire que le film est plutôt bien construit puisque la tension va en s’accentuant et que les dilemmes moraux prennent de l’ascendant. Oui mais, cela ne me satisfait pas vraiment, je ne m’y retrouve pas : trop simpliste, trop évident, je sais pas, ça tique.
L’écriture de Barker est assez particulière ; rien à voir avec un Stephen King, plus terre à terre (oui je sais, je suis pas sûr non plus), on entre plus dans le poétique comme le grand Lovecraft, aussi le monde réaliste chez Barker ne se représente pas de façon crédible, on est déjà dans un autre monde. C’est peut-être ça qui me gêne ici vu que le côté réalisme est déjà un élément que maîtrise mal Kitamura.

Visuellement, c’est plus intéressant même si pas définitif : je pense que ce n’était pas le bon réalisateur pour un tel film.
Bien filmé, bien monté, une photographie intéressante, des scènes gores « brutales », des plans d’enfer (c’est le cas de le dire).
Oui mais… (Encore !) : c’est un film d’horreur, qui ne fait pas peur comme beaucoup de films d’horreur, qui n’exprime pas un malaise (palpable dans les écrits de Barker), une violence pas spécialement repoussante (faut dire que je suis franchement habitué).
On regarde un spectacle mais on est loin de l’implication qu’il faudrait pour accéder au sous texte barkerien.
Le climax va nous montrer le combat singulier (évidemment) qui est assez prenant, brutal et sanglant dans sa chorégraphie. Je n’avais pas trop de surprise évidemment connaissant la chute de cette histoire.

Tout vient peut-être de là : le manque de surprise. A la fois, l’adaptation est fidèle et en même temps ne l’est pas comme chaque adaptation.
Disons que le film est assez normalisé ; vérité de La Palisse dans notre Hollywood bien pensant, on est proche de la série « Saw » ou « Hostel » alors que les écrits de Barker en sont à des années lumière. Ce n’est pas choquant (en même temps, faut pousser le bouchon loin pour me choquer) et c’est ce que je recherche et que je trouve dans les écrits de Barker.
C’et un film d’horreur sans grande surprise, il lorgne parfois vers la glaciation sans l’atteindre (et je m’imagine un Shinya Tsukamoto sur un tel sujet, voire un Fincher, un Cronenberg, grand ami de Barker). Ah l’imagination !!!!
Sympas mais sans plus. J’espère que les 2 autres projets qui vont arriver sur l’œuvre de Barker vont être plus intéressants.
Je prie sur mon pentagramme….

Bon film !!!
Revenir en haut Aller en bas
 
"Midnight Meat Train"
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» "Train de nuit"
» "Bancs publics, Versailles rive droite"
» "Hunger" - "Johnny Mad Dog"

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Locomovies :: Le comptoir :: La critique ciné endiablée de Damon-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser