"My own love song"

Un film américain fait par un français : « My own love song » d’Olivier Dahan.
Premier film américain de ce réalisateur qui a fait beaucoup parler de lui avec « La Môme » sur Edith Piaf (plutôt bon de par la performance de Marion Cotillard).
Carrière en dent de scie entre films corrects et ratage total (« Le petit poucet » et surtout « les Rivières pourpres 2 »).
Pourquoi un film américain ? Il était sur place avec le succès et la notoriété de « La Môme » alors autant en profiter et en plus sans être obligé par les studios ; il se permet de faire un petit film.

Jane fut une chanteuse mais un accident l’a laissée sur une chaise roulante. Elle a un ami, Joey, ex-pompier schizophrène, qui va l’entraîner dans un périple jusqu’à la Nouvelle Orléans pour qu’elle revoit son fils qu’elle a abandonné après son accident.

Un road movie avec des personnages fatigués, malades, au bout et un but simple : voir cet enfant. On peut pas faire plus simple.
Road movie = rencontres et c’est évidemment le cas ; rencontres souvent cocasses, permettant d’alléger le pathos de départ. Un bien ou un mal ?
Je trouve que le côté dramatique fonctionne plutôt bien (certains vont dire qu’il charge un peu trop ; je crois qu’on en est loin) ; cela rend les personnages très humains. Par contre, les côtés plus légers font farces, un peu rajouté ; décrédibilise le côté sérieux mais sont amusants.
L’équilibre est assez vacillant à mon goût : j’aurais préféré le drame total et irrespirable : pas le souhait de l’auteur et il a le droit.

Et le travail visuel est du même ordre avec parfois l’adjonction de dessins animés dans l’image pour illustrer une sorte de chanson.
On va bouffer du moyen de transport « cause » Road movie donc Image de l’Amérique.
Rien d’identitaire pouvant faire remarquer que le film est fait par un frenchie.
C’est du correctement fait mais sans plus.

Le film existe surtout par ses personnages et en particulier par son couple avec une Renée Zellwegger remarquable (bien loin de ses personnages un peu nunuches type Bridget…) ; elle est ici fragile et surtout elle chante (pas la première fois, elle chantait dans « Chicago ») du blues et ça lui va complètement tant elle a une petite fêlure dans sa voix qui fait qu’il y a le frisson d’autant que les chansons sont belles et tristes et au passage composées par Bob Dylan (qui a fait la musique du film) : d’où le titre du film qui peut maintenant vous éclairer un peu plus sur l’histoire.
En face d’elle, Forest Whitaker joue ce Schizo avec sa maestria habituelle (d’où une surprise moins forte), il est aussi de par ses gaffes, un peu un personnage comique mais bien malgré lui : il est là pour faire exister encore plus le personnage de Jane et ça marche.
On rajoute à çà, 3 apparitions : Nick Nolte en bluesman en quête de chanteuse (il semble jouait de la guitare ; dommage il ne chante pas) ; Elias Koteas en joli cœur (je sais ça peut surprendre…) et Madeleine Zima (que l’on peut voir dans la série « Californication », quand on peut la voir sur M6, disons une fois par mois ; elle est la fille pas vraiment majeure que le héros s’est enfilée et qu’il s’en veut depuis…)

Pas un chef d’œuvre mais un petit film sympas pour pleurer ; un film pour filles, c’est certain. Je me suis sacrifié, une fois de plus…

Bon film !!!