The first chronicle : "John Rambo"

J'étrenne cette nouvelle rubrique faite spécialement pour moi : merci donc !!!

Le grand retour d'un personnage mythique : Rambo avec le "John Rambo" de Sylvester Stallone.
4ème opus du vétéran du Vietnam, le personnage est né au cinéma en 1982 et nous avait quitté prématurément en 1988 avec le "Rambo 3" (le moins bon de la série).
C'est le premier que réalise Sylvester ; l'interprète idéal ou forcé (qui pourrait le dire ?). Encore un Rambo, vous allez me dire ? Une caricature des années 80, des années Reagan, du film d'action.
Tout comme le personnage de Rocky, Rambo symbolisa une époque alors que fondamentalement, le premier opus de chaque série ne s'y inscrivait pas. C'est le succès qui a caricaturé la vision que l'on avait des personnages.
Le seul moyen pour revenir à l'essence : c'est Sylvester = un bon scénariste, un bon réalisateur, un acteur meilleur que l'on croit, un homme qui a toujours été ses personnages.
La série "Rocky" était descendue bien bas en 1990 avec le "Rocky 5" ; Sylvester redonne une nouvelle densité à son personnage avec son "Rocky Balboa" en 2007 (que je n'ai pas vue mais le film semblait bon aux dires des fans, des vrais).
Stallone pouvait-il sauver Rambo ?


Des années ont passé ; John Rambo s'est de nouveau mis à l'écart du monde. Il vit désormais au nord de la Thaïlande, près de la frontière birmane où sévit la guerre. Il vit de pêche et de chasse.
Un groupe de volontaires 'humanitaires lui demande de les aider à passer la frontière pour les mener au centre du conflit afin "d'espérer aider" la population.
Il accepte à contrecœur, sachant pertinemment que la tache est utopiste.
Des semaines plus tard, on l'avertit qu'on n'a plus de nouvelles du groupe. Des mercenaires sont chargés de les ramener. Il va vite prendre les opérations en main : n'est-il pas le meilleur dans sa catégorie ?


Comme les autres Rambo, ce n'est pas le scénario qui importe, l'histoire doit être fonctionnelle, ce qui n'est pas si facile que ça (je connais certains qui écrivent en ce moment et par expérience, je connais les difficultés. Toujours plus facile d'écrire de l'abscons, de l'intellectualisme, du supperflu).
Le premier Rambo était bien écrit pour apporter de l'émotionnel en plus de l'action ; il faut bien dire que les 2 suivants ont inversé la tendance et pas toujours avec bonheur. C'est même le 3ème qui rapporte la palme de la ringardise : mauvais film d'action ; film de propagande avant l'heure alors qu'à postériori, il pourrait éclairer le 11 septembre. Film incompris et chaotique dans sa production et dans la main mise égocentrique de sa star toute puissante à l'époque : la créature échappa à son créateur et devint ce qu'il redoutait.
Un retour donc à la sincérité du premier film ; à la petitesse du personnage.
Certaines paroles sont limites dans le côté naïf mais permettre de remettre en cause la notion de Héros après le 11 septembre qui a galvaudé beaucoup de choses ou plutôt assimilé trop de notions entre elles.
Une histoire simple : faut sauver des gens (pas les plus mauvais) et y'a qu'une manière : la violence (car c'est la seule que connaît ce soldat).
Comme ça touche la corde sensible et que Stallone sait particulièrement bien l'utiliser, le film peut paraître plus sincère : donc ça passe.

Mais ce qui m'importe surtout, c'est le film d'action. Stallone voulait revenir à un film à l'ancienne, au temps de sa gloire. En même temps, il y a un revival du film d'action à l'ancienne du fait d'un amas depuis quelques années de films boursouflés et "numériques" : l'action comme la peur, cela doit être viscéral.
Un pur héros des années 80 se devait de retrouver sa matière. Stallone a donc fait un film moderne à l'ancienne.
ET je me suis retrouvé devant le film le PLUS VIOLENT du cinéma que j'ai jamais vu (et j'en ai vu…).
Il se veut réaliste. La boucherie de la guerre n'a jamais été aussi sale : si c'est ça la guerre de maintenant, c'est plus du tout humain (alors que la guerre, c'est l'expression même de la pure humanité, il faut le souligner et non pas le nier) : les corps déchiquetés par des balles énormes
(elles tiennent dans la main ?).
Estomaquant !

Le film se boucle pour rejoindre le premier ; renforçant donc la sincérité et donnant toujours plus de poids au personnage.
Un film énorme mais où l'horreur nous empêche sans doute d'apprécier le "fun de l'action" : donc grande différence avec les films d'action habituels.
Les jeunes ne seront sans doute pas touchés par "la Geste" de ce héros oublié.
Un autre héros de cette époque revient bientôt : Indy pour un 4ème épisode, un autre pur personnage d'action.
La bande annonce excite mais en même temps, je ne suis pas sûr des mêmes intentions du réalisateur : trop de scènes too much pourraient faire penser que le film ne se veut pas réaliste.
Harrison n'est plus de grande fraicheur ; Stallone a aussi dépassé la soixantaine et a encore la forme. On verra.

Bon film !!