Locomovies
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


COLLECTIF VIDEO NUMERIQUE
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

 

 "Souvenirs goutte à goutte"

Aller en bas 
AuteurMessage
Damonx

Damonx


Nombre de messages : 854
Date d'inscription : 21/02/2008

"Souvenirs goutte à goutte" Empty
MessageSujet: "Souvenirs goutte à goutte"   "Souvenirs goutte à goutte" Icon_minitimeVen 11 Juil - 10:52

Un grand film d’animation japonais inédit doublé de la visite de son créateur = une grande soirée au Studio avec « Souvenirs goutte à goutte » d’Isao Takahata, pour une représentation unique.
Ce film date de 1991, a pour titre original « Omohide Poroporo » traduit en anglais par « Only Yesterday » et en français par « Les souvenirs ne s’oublient jamais » et par ce nouveau titre maintenant : bref pas simple de s’y retrouver.

Le monsieur est connu par quelques films « Horus, prince du soleil » en 1968 (co-dirigé par son amie Hayao Miyazaki), le premier long-métrage d’animation au Japon. Bref, la date importante s’il en est !!
Ensuite la claque intégrale en 1996 (même si crée en 1988) qui lui permit de le faire connaître internationalement : « Le tombeau des lucioles » le film le plus macabre que le monde ait jamais vu et ne verra.
Puis avec beaucoup de retard du fait de Disney qui distribue avec grande réticence (la Grande Souris sait reconnaître des concurrents trop forts) les chefs d’œuvre du Studio Ghibli (crée par Miyazaki et Takahata) : on découvre donc « Mes voisins les Yamada » et « Pompoko » que dans les années 2000.
Des œuvres plus sociales que son compère Miyazaki mais avec autant de justesse, d’humanité et d’universalité : un Maître quoi ! (C’est fou ce que le Japon compte comme maître philosophe ; à croire que la bombe atomique leur a développé des facultés hors-normes).

Au départ, ce film est un manga (BD japonaise) de Hoaru Okamato et Yûko Tone qui se classe dans le style « Shojo » (la Bd « destinée aux filles ») ; que l’on peut trouver en France (2 éditions).

Taeko, une jeune citadine de 27 ans, part en vacances à la campagne dans la famille de son beau-frère. Laissant derrière elle ses préoccupations professionnelles, elle se laisse submerger par des souvenirs de son enfance, des anecdotes survenues en 1966 alors qu'elle n'avait que onze ans.

Comme nous l’a expliqué Takahata durant cette rencontre (qui a eu un succès plus important qu’escomptait le Studio puisqu’une seconde salle fut ouverte pour une seconde projection en même temps ; mais comme ils avaient prévu une seconde salle, puisque pas de films dedans…), le manga original était inadaptable tel quel (une suite de scénettes, de chroniques de faits ordinaires qui n’aurait peut-être pas tenu la distance pour un long-métrage) ; il en fit donc une sorte « d’essai visuelle et poétique » en mélangeant les souvenirs de l’héroïne pour en faire comme des songes avec la réalité. Ce mélange devient parfois une sorte d’addition, donnant le vertige sur la virtuosité à la fois de la narration scénaristique et visuelle car tout reste simple (y’a pas à dire, ils sont forts ces japonais).

Visuellement, c’est très beau : couleurs, forme, animation fluide avec la volonté marquée de mettre en valeur respectivement les 2 périodes (le passé avec des couleurs pastels et un crayonné plus tramé et le présent (relatif vu que cela se passe en 1983) avec des couleurs vives et des lignes précises.
Savoir que cela a été fait en 1991, et bien, il faut le savoir !!!

Comme toujours avec Takahata ou miyazaki, la justesse des histoires l’emportent sur le fait de savoir si c’est un film, un dessin animé ou tout autre chose et la salle a vibré à cette histoire drôle, intime, juste.
Certes, y’a pas de flingage, de coupage de têtes aux sabres et autres combats de robots géants (et ça manque évidemment…) mais, cela fonctionne presque mieux qu’un film live où certaines situations m’apparaîtraient culcul la praline (la fille est dans les nuages car elle ressent les premiers émois de l’amour) et là, le contexte fait qu’on se laisse attendrir (mais je veille, me suis enfilé juste après, 2 ou 3 albums de black-metal et films gores bien juteux ; faudrait pas qu’on pense que j’ai viré ma cuti !!!!).
Une spectatrice (dont la fille était charmante et ressemblait beaucoup à sa mère qui fut donc… ; mais je m’égare !!!!), une spectatrice donc, dit que chaque situation, parole, pensée relevant de l’intime était d’une force et d’une vérité : que cela parlait parfaitement aux femmes. Takahata était ravi d’avoir tout compris aux femmes et tous les mecs de la salle aussi (on sait jamais, valait mieux être du côté de la majorité ; je rigole !!!!!), mais la force de ce film est d’être parfaitement compréhensible ; tout semble vrai.
Grâce à ce film, il nous semble mieux connaître le Japon des années 60 à 90, de comprendre les évolutions dans les familles (les rôles de chacun) et surtout la place de la femme dans cette culture. Takahata dans ce contexte ne cherche jamais la rébellion, plutôt la captation de moments fugaces de vérité au contraire de Miyazaki qui met souvent en vedette des héroïnes fortes voir féministes toujours en lutte (mais c’est peut-être notre vision d’homme et d’occidental ; James Cameron fait de même mais je ne le pense pas féministe ; il est comme tout le monde, il adore voir des femmes avec des grosses pétoires dans les mains. N’opinez pas de la tête comme ça, je vous vois !!!).
Et le créateur nous avait averti ; ne pas quitter le film dès le générique car le film s’y continue en offrant une conclusion sans happy end mais plutôt en nous laissant sur notre propre questionnement sur le futur de cette jeune femme car l’important c’est l’instant et elle le comprend enfin alors qu’elle vivait un peu dans le passé.

Donc, ce fut une agréable soirée avec la vision d’un film inédit car Takahata est là pour une exposition à l’abbaye de Fontrevraud sur le dessin animé et 3 artistes : Paul Grimaud, Miyazaki et lui-même.


Bon film !!!!
Revenir en haut Aller en bas
 
"Souvenirs goutte à goutte"
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» " L'Apollonide, souvenirs de la maison close "
» "Soyez sympas, rembobinez" de Michel Gondry
» "Hunger" - "Johnny Mad Dog"
» "L'Etrange histoire de Benjamin Button"

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Locomovies :: Le comptoir :: La critique ciné endiablée de Damon-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser