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 "MR 73"

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Damonx

Damonx


Nombre de messages : 854
Date d'inscription : 21/02/2008

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MessageSujet: "MR 73"   "MR 73" Icon_minitimeMer 19 Mar - 10:56

A nouveau, un grand polar de monsieur Oliver Marchal avec son "MR 73".
A force, on va connaître son histoire, ex-flic, acteur, scénariste et enfin réalisateur : écriture d'épisodes du "Commissaire Moulin", créateur de la série "Central Nuit", acteur dans la série "Quai n°1" et acteur remarquable dans la monstrueuse série "Police District" (sûrement le plus gros choc visuel et scénaristique de la série télévisée française : une réussite pour la critique ; un déni pour le public) et puis 2 films : "Gangsters" qui parle plus de flics que de gangsters (en les mixant), bon dialogue mais film plus faible car moins sensitif et même si Richard Anconina est un bon acteur, son jeu ne peut permettre au film de s'élever complètement . "36 Quai des Orfèvres" est un film redoutablement fort à tous les niveaux : interprétation, mise en scène, histoire – un des très grands polars français de ces dernières années ; un film lyrique sur la douleur avec un Daniel Auteuil qui écrabouillait Depardieu à chaque scène, qui était pourtant très bon (ce qui devient rare !!!).
Le duo marchant très bien : Marchal + Auteuil pour un nouveau polar.

Marseille, Schneider est un flic brisé qui se noie dans l'alcool, il recherche avec acharnement un tueur en série qui sévit dans la ville portuaire. Il est abandonné de tous au fur et à mesure de ses écarts.
Justine est une jeune femme brisée aussi ; son passé étant trop lourdement chargé d'une douleur sans nom : elle redoute la sortie prochaine d'un criminel qui s'est attaqué à sa famille.
A quel jeu jouera le Destin ?


Marseille, où est ton soleil ? On est loin du soleil des films "Taxi – déjà trop de numéro…".
On est plutôt dans "Seven" : de la pluie, de la brume, du gris, on dirait même qu'il fait froid.
Bref, on n'est pas là pour se marrer.
"36… " était lugubre et commençait par les pleurs et les cris de Daniel Auteuil : dès le départ, on savait que ça allait être dur.
"MR 73" va être morbide, mortifère.
La première scène de ce nouveau film montre déjà la chute du personnage principal : nous sommes dans une tragédie grecque et on ne va pas en dévier d'un pouce : c'est peut-être le seul défaut du film, il n'y a pas de surprise dans la narration, ça va où cela doit aller et cela suit son chemin de façon assez balisé. Mais comme il faut être courageux pour plonger dans la merde et y rester à jamais, ça force le respect : Marschal raconte un histoire dure et triste et il n'apportera aucun soleil, aucun réconfort pour nos spectateurs avides de grands moments de détente.
On retrouve des thématiques analogues au film précédent voire même au premier : la police sent mauvais à l'intérieur ; le héros trop pur, doit s'écarter du système pour faire son travail ; la solitude du héros : pas des thèmes nouveaux en soi donc, mais la grande force des films de Marchal est qu'ils sont honnêtes, qu'ils sont habités par une douleur sans nom (sûrement la sienne) aussi, le spectateur ne peut qu'être touché.
Et on sent bien qu'Olivier aime les acteurs et leur donner en bouche de superbes dialogues fleuris et pour ça, il faut des gabarits : Auteuil, encore à un sommet (mais comme ils sont toujours plus hauts ; où ça va aller ?) ; Gérard Laroche (un habitué aux polars et de l'univers de Marchal) encore sobre et fort ; Philippe Nahon (l'acteur des films de Gaspar Noé) a une nouvelle fois un rôle épouvantable ; son complice de "Police district" Francis Renaud et sa propre femme Catherine Marchal et ma découverte (alors qu'elle est dans le métier depuis longtemps) Olivia Bonamy (jolie comme tout) qui m'avait jamais convaincu et bien là, elle se surpasse puisqu'elle est Justine et qu'elle est aussi juste qu'Auteuil.

On rajoute à ces points forts, une mise en scène rigoureuse très différente de "36… " qu'on disait proche de "Heat" : Olivier adorait la comparaison mais avait la modestie de dire qu'il en était loin, ce qui est vrai.
"36… " avait plus d'action ; là, on est vraiment dans un film d'atmosphère ("Seven comme je disais) et tout me fait penser à un maître français, Jean –Pierre Melville : lenteur de l'action, froideur, lumière et puis le héros possède une voiture des années 50-60 (sûrement pas un hasard). Et puis un jeu de lumière en plongée rappelant un Dieu qui nous regarde, une fatalité, un déterminisme renvoyant à la tragédie grecque comme je l'avais déjà dit. Une phrase énoncée avant le générique : "Dieu est un fils de pute et je le tuerais quand je le rencontrerais" donne le ton du film.

Je ne vous dirais pas si cet acte audacieux arrivera mais une nouvelle fois, un grand film, un grand polar, un grand moment de douleur mis sur pellicule. Normalement, sa trilogie est terminée ; il devrait s'attaquer maintenant à un polar (non ??) avec des héros gangsters ; m'étonnerais que cela soit hyper drôle. Il faut le reconnaître, Marchal sait faire du film lyrique et c'est pas courant en France. Bon, il arrive à un mauvais moment : c'est la gloire des Gens du Nord et il conte la détresse des Gens du Sud. Tout peut exister dans notre cinéma mais j'ai des préférences : vive le Sud !!!


Bon film !!!!
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