" Millenium : les hommes qui n'aiment pas les femmes" remake

Un remake, celui de « Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » par David Fincher. Vous connaissez maintenant mon énervement habituel sur le besoin qu’Hollywood a de refaire encore et encore ce qui a été fait, surtout de toucher aux chefs-d’œuvre comme si on pouvait mieux faire.
Là, nous sommes dans un cas particulier : je rappelle que les romans (3 pour l’instant du suédois Stieg Larsson) ont eu un succès fou et mérités ; mieux qu’« intouchable »…), qu’il y a eu un film suédois (par Niels Arden Opley), objet de notre remake et de 2 téléfilms par un autre réalisateur suédois. Le succès n’a pas été retentissant, les américains ne savent même pas que la Suède existe, alors des films européens…
Et puis, David Fincher. Raison essentielle quand même, réalisateur de « Seven », « Fight Club », « Zodiac » ; on peut espérer du « dingue », du « macabre ».
Notre David sort de « Social Network », que j’avais assez apprécié alors qu’absolument pas un film de genre, je trouvais qu’il nous avait bien intéressé au créateur de Facebook ; normal, il raconte plutôt bien les histoire et de mieux en mieux, sans trop en rajouter de sa superbe technique.

L’histoire est la même mais je récapépète : en Suède, Mikael Blomkvist est un journaliste tenace du magazine Millenium qui est condamné pour diffamation face à un grand homme d’affaire suédois. Pour oublier et se faire oublier, il accepte de travailler pour un industriel, Henrick Vanger, qui recherche sa nièce, disparue depuis plusieurs décennies. Mikael va être amené dans son enquête à rencontrer Lisbeth Salander, une jeune femme troublante, déconcertante et sacrément compétente dans la recherche d’informations de par ses connaissances informatiques.

Ca commence très fort : générique clipesque FABULEUX au son de la cover d’« Immigrant Song » (de Led Zep évidemment) mais reformulée par le grand ami de David, j’ai nommé Trent Reznor (ex-leader de « Nine Inch Nails ») - « Seven » fut la première collaboration entre les deux hommes. Et Trent s’occupe donc de la musique de tout le film comme pour « The social Network » et son apport s’il n’est pas mélodique, traduit parfaitement les aspects sombres et froids de cette histoire et de l’ambiance.
L’histoire est évidemment la même ; on retrouve les mêmes scènes ; j’ai eu l’impression que le début est encore moins compréhensible que celui du film précédent (déjà assez bordélique vu le nombre d’informations à saisir), le livre met du temps pour s’installer, un film ne le peut.
Les mêmes thématiques sont développés : le film parle de la Suède, de ses finances, de sa politique, de son histoire proche du régime nazi. L’enquête est peut-être mieux fignolée mais c’est une impression.

C’est évidemment dans la réalisation que cela diffère : c’est ici beaucoup plus esthétique sans en faire de trop quand même ; c’est mieux filmé, plus beau, mieux monté. Des scènes différentes d’avec le film précédent, ou de placement différent. Le sexe y est aussi présent mais peut être moins froid que pour le film suédois ; la violence y est plus visuelle et l’action (peu présente dans ce premier épisode) mieux réalisée (la fin quoi).

Comme pour l’autre film, la représentation des personnages est ce qu’on attendait : les acteurs nous étaient inconnus pour le film suédois, ils le sont moins maintenant ; Michael Nyqvist qui jouait le journaliste est le méchant du dernier « Mission Impossible », Noomi Rapace (Lisbeth) va s’en doute un peu décoller (mais cela reste à prouver). Ils nous sont plus connus pour le remake : Daniel Craig est le journaliste, il est plus proche de celui du roman, plus charismatique que Michael Nyqvist (pas très bel homme au contraire de Daniel qui est plus faible ici que 007) ; et si Noomi avait incarné avec un bel effet notre Lisbeth (l’héroïne du 21ème siècle), la jeune Rooney Mara (remake raté de « Freddy » « The social Network », David n’a pas eu de mal à chercher) la remplace ici avec tout autant de talent en étant peut-être plus animal que jamais. Elle est sans doute moins belle que Noomi qui se voulait plus gothique, Rooney est authentiquement punk ici. Le casting se poursuit avec Christopher Plummer, Robin Penn, Stellan Skarsgard, et une petit française (superbe) Elodie Yung (« Banlieue 13 ultimatum », la série « Les bleus » sur M6) dans un rôle qui prend de l’importance dans les deux autres volumes.

A la fois semblable et différent, les films sont indéniablement moins forts que les romans tout en étant une approche, une introduction à la saga. Si Fincher fait la suite, peut-être que nous approcherons alors de la substance du Livre et du cauchemar de Lisbeth. J’attends…

Bon film !!

pour la chronique du film original (http://joueimages.forums-actifs.com/t839-millenium)